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samedi 23 mai 2015

Les Maîtres : Vincent Van Gogh


Les Maîtres : Vincent Van Gogh









Mi- moine, mi -artiste,  un de ces peintres maudits qui  hantent  l'histoire de l'art, telle est le parcours de celui qui nous intéresse aujourd'hui...  

Maudit par la vie ne lui permettant pas de réaliser ses plus chers projets,  rejeté par tous, incapable d'entretenir des liens harmonieux avec les autres, ni même de subvenir à ses besoins, cet incompris ne trouve consolation que dans la peinture et ses recherches sur la couleur, la ligne et la composition

" Soit cet homme deviendra fou, soit il nous laissera loin derrière lui 

Ainsi parle un de ses contemporains ... j'ai nommé Camille Pissaro ...

" Vincent Van Gogh est trop simple et trop subtil à la fois pour l'esprit bourgeois de nos contemporains. Il sera toujours bien compris des ses frères seulement et des véritables  artistes "

( Trouvé dans " Mercure de France " et cité  par Albert Aurier, critique d'Art )


 Une correspondance échangée avec son frère Théo,  illustre ses difficultés de vivre, ses doutes,  ses espérances et la poursuite de son art, sa seule raison de vivre ... Car son équilibre c'est son  art, il se soustrait de ce monde hostile dans lequel il vit. Sa religion c'est sa peinture, sa philosophie, son ordre intérieur ...  Et c'est en activant ses pinceaux qu'il se soigne  ...

"Ce n'est que trop vrai qu'une multitude de peintres deviennent aliénés. C'est une vie qui vous rend, et c'est un euphémisme, étranger au monde.
C'est une bonne chose quand je me remets à fond dans mon travail, mais je resterai toujours à moitié tordu " Vincent Van Gogh


Plus je deviens laid, vieux, méchant; malade et pauvre, et plus je cherche à réparer mon échec en rendant mes couleurs éclatantes et bien proportionnées, éclatantes ".  Ainsi parlait Vincent vers la fin de sa vie ...

La religion, il voulait s'y consacrer, sa famille une lignée de pasteurs l' y engage, mais il ne le souhaite pas et lutte de toutes ses force contre cette idée n'étant pas la sienne mais celle de son père ...  Et  puis il échoue à ses examens de théologie.


   

Nature morte  Bible ouverte
octobre 1885
huile sur toile 65/78 cm 

Sa vie affective n'est qu'échecs,  car ce solitaire dans l'âme ne peut en aucun cas se lier et entretenir des liens  avec autrui. Difficulté de vivre avec soi et avec les autres il lui est impossible de fonder un foyer harmonieux et durable.

" Ce sont des grands champs de blé immenses et à perte de vue sous des cieux brouillés et j'ai osé essayer d'exprimer la plus grande des solitudes " ... Vincent Van Gogh


.
Son frère Théo  assure sa subsistance joignant à chaque lettre un billet de 50 francs pour sa subsistance et lui permettant d'acheter ses fournitures 

" je préfère avoir 100 Francs  par mois et la liberté d'en faire ce que je veux, plutôt que d'avoir deux cent francs  sans cette liberté"  ...Vincent Van Gogh

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"Je n'y peux rien si mes tableaux ne se vendent pas. mais le moment viendra où les gens reconnaîtront qu'ils ont plus de valeur que l'argent dépensé pour la peinture " Vincent Van Gogh

Cet amoureux de la nature  est aussi un insatiable chercheur prenant note de chaque  impression et trouvaille. Sa quête   quasiment pathologique, lègue un riche recueil  d'informations utiles et précieuses pour qui s'intéresse à la peinture, dessin et composition. Et je recommande  à ceux qui veulent creuser  le sujet, la lecture de sa correspondance avec son frère Théo.   

" La voûte du ciel est partout d'un bleu merveilleux, le soleil rayonne d'un faible jaune soufre, cela fait du bien et c'est attirant comme ce côte à côte de bleu ciel et de jaune des tableaux de Johannès Vermeer. Je ne peux pas peindre si bien mais je m'y enfonce si profondément que je m'y laisse aller sans penser aux règles " Vincent Van Gogh 





Une belle chanson de Shankar Prat à la gloire de ce peintre 

Qui est vraiment Vincent Van Gogh ?

Second  d'une famille de six enfants, ( son aîné du même prénom est mort né un an plus tôt) ... 
 C'est donc le 30 mars 1853 que Vincent Willem voit le jour au Presbytère parental de Groot  Zundert au village du Brabant dans une famille de Pasteurs ...
 Quatre ans plus tard c'est son frère Théodorus qui vient dans cette famille ...


Vincent à treize ans

" un garçon fluet à la tignasse ébouriffée dont le regard lointain  et fixe et la lèvre inférieure légèrement boudeuse donne nettement l'impression qu'il essaie de refouler des larmes "

La politique et l'économie ne l'intéressent pas, par contre tout ce qui a trait à la nature ou la littérature le fascine ...
 Entre 1861 et 1868 il jongle entre   études et pensionnats ..
A 16 ans entre en tant que commis à la galerie d'art parisienne,  chez son oncle Vincent Goupil et Cie. Cette galerie facilite la vie des artistes alors considérés comme des parias marginaux par les milieux d'avant garde de Paris.
 C'est à cette époque que la Grande Bretagne exporte des tubes de plomb contenant des couleurs, permettant ainsi aux artistes de peindre en plein air  

Il lit beaucoup et  apprend le commerce des  oeuvres d'art. En 1872 il vient en vacances chez ses parents dont le père a été nommé Pasteur à Helvoirt c'est alors que commence sa correspondance avec Théo ... Symbole d'un amour très fort entre les deux frères et d'une grande complicité.



Son frère Théo

Envoyé à Bruxelles puis à Londres il visite Paris où il  découvre le Louvre. A Londres, il commence à dessiner mais peu satisfait de ce qu'il produit, il détruit ce travail. 

Éconduit par la fille de  sa logeuse, Eugénie Loyer, il traverse une période d'abattement moral. Son frère est alors envoyé à la Galerie Goupil de La Haye.
En 1874, lors de vacances auprès de ses parents il confie son découragement et son peu d'intérêt pour la vie qu'il mène suite à sa déception sentimentale. Il se tourne vers les écrits religieux puis part à Paris sur décision de son oncle dans le but d'un changement d'atmosphère salutaire . 
A partir de 1875,  il s'installe définitivement dans la capitale, mais son travail se ressent de son état d'esprit , il lit la Bible, visite les Musées et se passionne pour Corot et les Maîtres hollandais. En fin d'année il va rejoindre ses parents. Il démissionne en avril de l'année suivante et part pour Ramsgate  en tant qu' aide instituteur, puis aide-prédicateur. Il prononce son premier sermon.  Il veut servir une noble et grande cause.
 Se rendant chez ses parents pour Noël, il est dans un état si alarmant que ses parents le dissuadent de retourner à Londres ...


Vincent à 19 ans 

En 1877, employé en librairie à Dordrecht, vivant seul, il étudie la Bible et la traduit en plusieurs langues. Il assiste à des offices religieux et dessine.  Puis c'est à Amsterdam qu'il prépare ses examens d'entrée en faculté de théologie. Étudie le Grec, le Latin, les mathématiques. Le dessin l'occupe aussi et les visites des Musées le passionne. Les études  lui semblant trop ardues il renonce à sa vocation religieuse. Une tentative d'études en tant qu'évangéliste avortée car jugé inapte par ses formateurs décide de son avenir, il tente de poursuivre malgré tout sa vocation et arrive dans la région minière du Borinage. Là il vit dans une grande pauvreté, en visitant les malades et en lisant la Bible aux mineurs. Il descend dans la mine et constate les conditions de vie des mineurs.  C'est alors qu'il témoigne au travers de son oeuvre du quotidien des habitants de cette région


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 Bien que vivant dans la plus grande misère il vient en aide aux plus démunis et aux malades ce qui irrite ses supérieurs qui l'estiment inapte à la fonction de prédicateur. Son poste n'étant pas renouvelé, il  se perd dans la lecture de Dickens, Hugo, Shakespeare et continue à dessiner, ce qui devient une seconde nature et ne va plus le lâcher. Cette période de crise est édifiante pour son avenir.
Dès 1880 Théo, malgré ses revenus modestes lui vient en aide et chaque lettre est accompagnée d'un billet de banque. Théo vendeur à la galerie Goupil devient en quelque sorte un espèce de mécène pour Vincent. Contre un peu d'argent ce dernier lui cède toutes ses peintures et dessins, estimant ainsi qu'il vit de son art. A partir de ce moment il peint des scènes de la vie minière et paysanne, s'inspire de Millet qu'il admire et considère comme son Maître. Il s'inscrit à l'Académie des Beaux Arts de Bruxelles et suit des cours d'anatomie et de perspective jusqu'en avril 1881.


  
Le travail des champs
Paysanne et paysan plantant des pommes de terre 
avril 1885 huile sur toile 33/41 cm



Portrait en buste de paysanne au bonnet blanc 
Toile marouflée sur bois 41/31,5 cm

"Je me replie tellement sur moi-même que je ne vois plus aucune autre  personne que celles avec j'ai directement à faire c'est à dire avec les paysans que je peins "

Il ne souhaite pas revenir à Bruxelles et se met à peindre des paysages. Au terme de l'année 1881 il part pour Amsterdam et tombe amoureux de sa cousine qu'il veut épouser mais comme cette dernière refuse l'union il laisse sa main sur une lampe en suppliant le père de la rencontrer le temps qu'il puisse résister à la chaleur de la lampe. Le père éteint la lampe en lui disant " c'est inutile tu ne ne la reverra plus "...



Anton Mauve 

Il rencontre Mauve à La Haye et se met à peindre pour la toute première fois des natures mortes à l'huile et aussi des aquarelles  Ses relations avec ses parents se dégradent car il refuse d'oublier Kee se refusant à lui ... Ses opinions religieuses  outrancières quant à elles heurtent celles du père, une vive altercation avec  ce dernier le jour de Noël et Vincent rejette
 l'argent de son géniteur et quitte Etten pour se rapprocher de Mauve qui va lui enseigner la peinture et l'aider financièrement. Son frère continue à lui envoyer chaque mois 100 ou 200 florins. Mais, refusant de travailler d'après des modèles en plâtre s'éloigne peu à peu de son professeur.
 Il rencontre alors Clasina Maria Hoornik, (Sien)  prostituée,  enceinte, il la prend sous son aile et elle lui sert de modèle.


Sans  beaucoup de séduction, alcoolique, Sien n'en sera pas moins une des passions les plus violente pour Vincent

 Il s'éloigne définitivement de Mauve mais ce qui n'altère pas cependant son admiration pour lui. Et les contacts avec les autres peintres sont assez tendus et difficiles. Il peint beaucoup d'après nature avec pour modèles Sien 

L'amie de Vincent 
Casina Maria Hoornick 
lui servit de modèle
 pour ce dessin : " Sorow "
Craie noire 44,5/27 cm




Les pauvres gens qu'il côtoie et rencontre au fil des jours ...

Une commande de son oncle Cornélis lui permet alors d'avoir un peu de revenus. Elle concerne  20 dessins à la plume d'architecture urbaine. 


Soigné à l'hôpital pour une maladie vénérienne, il annonce à sa famille sa décision d'épouser Sien, elle accouche et il cherche un logement pour pouvoir  les abriter. 


Il peint alors des paysages et dessine d'après nature dans le secteur de La Haye, chaque personnage rencontré : vieillards des hospices, l'enfant de sa compagne, ouvriers et gens du peuple tout est sujet de dessin et peinture. 

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Il rencontre le peintre Weele et c'est dans les dunes que l'on peut  les rencontrer au fil des jours ... La lithographie commence à l'intéresser et il se tourne par ses lectures vers les revues " Harper's Weekly et The Graphic " ... Comme on peut le voir ce boulimique n'a de cesse que sa recherche picturale.


Après un an de vie commune, il se sépare de Sien et part vivre seul dans la province de la Drenthe en bateau et fait de longues randonnées où il découvre des paysages de tourbières et où les personnages qu'il rencontre sont des sujets à peindre, paysans. villages, paysages sont autant de thèmes qu'il va porter sur près de deux cent toiles, dans des tons de terre et de charbon.


 Zola mais aussi Fromentin et Delacroix sont des terrains d'observation pour notre homme qui s'intéresse aux liens entre la peinture et la musique ... (comme le fera plus tard Kandinski ) mais j'anticipe ...
Wagner  , cours de piano et de chant occupent les journées de cet insatiable étudiant et curieux ...
 Ses parents recommencent à l'aider et acceptent l'installation d'un atelier au presbytère où il est revenu s'installer depuis sa séparation avec Sien...   
Janvier 1884 il prouve son amour à sa mère en lui prodiguant soin et aide lorsqu'elle se casse une jambe... rencontre avec Margot Begemann  seule femme vraiment éprise de Vincent. Elle tente de se donner la mort lorsque les familles s'opposent à leur union.
 Il compose  six nouveaux tableaux,  puis prodigue des cours de peinture  et étudie de nouveaux portraits de gens modestes qu'il côtoie.
La mort de son père, l'année suivante, emporté par une apoplexie,  l'affecte profondément. C'est alors qu'entre avril et mai, il peint les mangeurs de pommes de terre, oeuvre parlante de cette période hollandaise.


Les mangeurs de pomme de terre avril 1885 
huile sur toile 82/114 cm

Son ami Rappard  critique une lithographie qu'il lui a envoyée, il se fâche avec lui . Dans l'année on découvre qu' une jeune paysanne lui ayant servi de modèle est enceinte  ...  Le curé de la paroisse interdit à quiconque de poser pour le peintre. Il peindra alors des natures mortes avec des nids d'oiseaux.
 A Amsterdam il est fortement impressionné par les Musées et Rembrant.
A Anvers il découvre Rubens et s'y intéresse. Il achète des estampes japonaises.

L'année suivante inscription à l'école de Beaux Arts, intolérant au courants académiques des lieux, il occasionne  des différents. Il participe tout de même aux concours d'accès aux classes supérieures.
Sa mauvaise hygiène de vie l'affaiblit beaucoup, il est malade. Départ pour Paris où il prend des cours. Il retrouve son frère Théo au Louvre.  Ce dernier lui propose de l'héberger chez lui. L'Académie d' Anvers refuse ses travaux  et le renvoie aux classes élémentaires. Rencontre avec Toulouse Lautrec, Russel, et Emile Bernard. puis Monet, Renoir, Sisley, Signac, Degas , Seurat , sa palette s'éclaircit considérablement ainsi que ses natures mortes et compositions de fleurs .

Nature morte : maquereaux, citrons et tomates 
 1886 huile sur toile 39 /56,5 cm

Sa mère quittant la maison familiale, les oeuvres qu'y avait laissées Vangogh sont revendues pour 10 centimes pièces par un brocanteur et le reste est brûlé ...
Installé chez son frère rue Lepic il peint des vues de Paris


Montmartre près du plus haut moulin
1886 huile sur toile 44 /33,5 Cm




Le café, la guinguette à Montmartre
Paris 1886 huile sur toile 49/64 cm

Durant l'hiver il se lie d'amitié avec Gauguin qui arrive de Pont Aven.
Son caractère difficile offre des contacts de plus en plus tendus avec son frère ce qui lui fait déclarer par courrier à sa soeur que la vie devient insupportable.


En 1887 il rencontre Emile Bernard chez le marchand de couleurs " le père Tanguy .


Le père Tanguy
Paris 1887 1888
Huile sur toile 65/51 cm

 Ils travaillent ensemble à Asnières sur les bords de Seine.


La seine et le pont de la grande Jatte
paris 1887 huile sur toile 32/40,5 cm

 Dans leurs discussions, Vincent ne reconnaît pas l'impressionnisme comme une étape finale à l'évolution de la peinture. Client du café " Le tambourin ", il entretien une courte liaison avec la tenancière Agostina Segatori, (ancien modèle de Degas et Corot)


Femme assise au "tambourin"
Paris 1887 huile sur toile 55,5/46,5 cm

 Il décore les murs d'estampes japonaises et organise une exposition avec Emile Bernard, Toulouse Lautrec et Paul Gauguin. pour se distinguer des peintres du grand Boulevard ( Monet, Seurat, Pissaro, Degas, Sisley ) ils se baptisent peintres du "petit Boulevard ) l'été suivant il réalise plusieurs tableaux selon la technique pointilliste.Il passe alors deux ans à Paris , temps pendant lequel il réalise près de deux cent toiles. Puis attiré par les couleurs du Midi , il part pour Arles. Est ce  Toulouse- Lautrec  qui l'influence  ? Là il rêve d'une communauté d'artistes qui pourrait résoudre ses problèmes financiers. Il se met à réaliser des tableaux à influence "japonisante".



JAPONAISERIES :
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 à gauche: le prunier en fleurs                       à droite : pont sous la pluie
Paris été 1887                                                        Paris été 1887

huile sur toile 55/46 cm                                    huile sur toile 73/54 cm
                                                                                 


                                Au décès de Mauve il  dédicace une toile pour son ami.

Le pêcher en fleurs
souvenir de Mauve
Arles 1888
huile sur toile 73 :59,5 cm


Puis il loue quatre pièces dans la maison jaune située rue Lamartine, lieu où il rêve d'instaurer sa communauté d'artistes;


La maison jaune ( la maison de Vincent)
Arles 1888
huile sur toile 76/94 cm

 En attendant il dort  en face du café de l'Alcazar et prend ses repas
chez Madame Ginoux tient le café de la gare où il se restaure en attendant de pouvoir emménager dans la maison jaune




L'arlésienne, Madame Ginoux avec des livres

Arles 1888
huile sur toile 90/72 cm


 Puis il peint  ses célèbres barques inspirées des Saintes Maries de la mer ...


" Maintenant que j'ai vu la mer ici, je ressens tout à fait combien il est important de rester dans le Sud et de sentir que l'on doit se servir de la couleur jusqu'à l'extrême - ce n'est plus très loin de l'Afrique "  Vincent Van Gogh




Barques aux Saintes - Maries de la mer

Arles 1888
Huile sur toile 64,5/81 cm 


 Il s'inspire des paysages arlésiens et des personnages qu'il fréquente au quotidien et commence une série de tournesols ...





La plaine de La Crau
Arles 1888
huile sur toile 72,5/92 cm



Terrasse de café la nuit
Arles 1888
huile sur toile 81/65,5 m

 En  août, il se lie d'amitié avec le facteur Joseph Roulin dont il fait le portrait 


Le facteur Joseph Roulin
Arles 1888
huile sur toile 81/65 cm

Après avoir lu "Madame chrysanthème " de Pierre Loti il peint la mousmé dans un fauteuil 


La mousmé dans un fauteuil
Arles 1888
huile sur toile 74/60 cm

Puis il fait connaissance avec le sous lieutenant des zouaves  Milliet auquel il 
donne des cours de  dessin et avec qui il fait de longues promenades et par son intermédiaire, il envoie trente six toiles à son frère Théo. 



Le zouave Milliet
Arles 1888
huile sur toile 81/65 cm

Puis, il commence une série de tournesols


                                               Douze tournesols dans un vase
Arles 1888
huile sur toile 91/72 cm



Quatre tournesols
Paris été 1887
huile sur toile 60/100 cm

A l'automne il travaille souvent de nuit à l'extérieur avec des bougies installées sur les bords de son chapeau et sur son chevalet.

En octobre il rencontre Boch poète et peintre qui devient son ami puis il s'installe dans la maison jaune.

C'est une belle amitié avec Paul Gauguin ... ils visitent ensemble le musée de Montpellier et Courbet les impressionne avec son tableau " Bonjour Monsieur Courbet " , tableau qui inspirera Paul  un peu plus tard...

Mais cette amitié s'entâche de lourds nuages : Paul souhaite  rejoindre l'école de Pont Aven et Vincent rêve toujours de sa communauté d'artistes à Arles  ... une querelle plus forte que les autres amène Vincent à menacer Paul  de son rasoir ( aux dires de ce dernier qui se précipite dehors et prend une chambre d'hôtel  )... Dans la nuit Vincent se tranche le lobe de l'oreille pour l'offrir plié dans du papier journal à une prostituée ... La police fait hospitaliser notre homme .. Gauguin averti Théo de l'état de son frère puis quitte les lieux ... 

je pense qu'il est temps de faire une pause musicale avec l'Ami Jean ...



" L'homme à l'oreille coupée " Jean Ferrat ...

Plusieurs causes sont alors avancées pour donner réponse à la maladie de Vincent: épilepsie, alcoolisme, schizophrénie ...



Autoportrait à l'oreille coupée
Arles 1889
huile sur toile 60/49 cm

Soigné et rétabli Vincent contacte son frère dans un courrier et adresse toute son affection à Paul Gauguin, il ré emménage dans la maison jaune et rassure sa mère de son état. Il souffre d'insomnies mais peint deux autoportraits à l'oreille coupée. Ses troubles n'ayant de cesse  ce sont des hallucinations et ses voisins signent une pétition pour un nouvel internement.  
Son frère Théo épouse alors la soeur d'un ami, Johanna Brogner. Vincent revenu chez lui lui envoie deux caisses de ses oeuvres majeures. Il retourne à l'hôpital de sa propre initiative à l'asile de Saint Paul de Mausoie. Son frère paie deux chambres pour lui l'une donnant sur le jardin , lui sert d'atelier ...


Il continue à peindre sous l'oeil de son infirmier, principalement des paysages.


Le jardin de la maison de santé à Arles
Arles 1889
huile sur toile 73/92 cm

Il s'intéresse aux cyprès mais une nouvelle crise le terrasse., le laissant inanimé  et sa mémoire en est affectée.



La route aux cyprès sous le ciel étoilé
Saint Rémy 1890
huile sur toile 92/73 cm

Bien qu' affaibli il ne relâche pas sa passion pour la peinture et reprend des oeuvres de Millet et Delacroix. Il exprime son souhait à Théo de revenir dans le Nord, lui fait parvenir trois colis de tableaux mais la maladie gagne du terrain, il rechute, et  dans cette nouvelle crise, il tente d'avaler ses couleurs.
 L'année suivante il expose à Bruxelles et c'est un  duel provoqué par Toulouse Lautrec  contre un peintre qui a critiqué l'oeuvre de Vincent ...

Dans le 'Mercure de France " paraît la  première critique élogieuse.
Théo Baptise son fils du prénom de son oncle et parrain :  Vincent Willem.
Et c'est alors qu'une lente ascension et reconnaissance s'amorce pour lui, que Vincent est victime d'une autre crise qui le rend inapte pendant un mois. Dix de ses toiles sont exposées au salon des Artistes Indépendants à Paris.
Une fois rétabli, il revient à Paris et est accueilli chez son frère et sa famille. Puis il emménage  à Auvers sur Oise près du Docteur Gachet.


L'église d'Auvers 
Auvers sur Oise 1890
huile sur toile 94/74 cm

C'est une brève visite à son frère à Paris où ce dernier lui confie ses soucis professionnels et financiers ainsi que la maladie de son fils.
Il rentre de toute urgence et peint une toile de grand format ...


Le champ de blé au corbeaux
Auvers juillet 1890
huile sur toile 50,5/100,5 cm 

Signe précurseur ??? quels ont ces corbeaux volant sous ce ciel bas lourd de nuages ? ...

Le 23 juillet il rédige une lettre, le 27 il sort et rentre tard , les époux Ravoux inquiets remarquant qu'il souffre, le questionnent et Vincent avoue qu'il s'est tiré une balle de revolver dans la poitrine .... Soigné par le Docteur Gachet, il passera toute la journée du 29 assis sur son lit à fumer la pipe ... Il meurt dans la nuit et en dehors de son frère , le Docteur Gachet et le père Tanguy peu de gens assistent à ses funérailles ...



Autoportrait
Saint Rémy septembre 1889
huile sur toile 64/54 cm

 " Aujourd'hui, je t'envoie mon auto portrait. Il faut le considérer quelque temps. J'espère que tu vois que mon expression de visage est devenue bien plus calme même si le regard est plus faible qu'autrefois, me semble t il "..

Ainsi parle Vincent Van Gogh à son frère Théo un an seulement avant sa mort...

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Si comme moi vous êtes passionnés par l"histoire de ce Maître, je vous conseille la lecture de sa correspondance avec son frère Théo,  on y retrouve le peintre avec ses doutes, ses recherches, et ses heureuses trouvailles en matière de dessin, couleur et composition. Une mine de renseignements pour qui s'intéresse à la recherche picturale. 
Vous pouvez aussi vous procurer  le livre de David Sweetman "Une vie de Vincent Van Gogh " aux presses de la Renaissance et, en matière de vidéo, il suffit d'aller sur You Tube et de taper Van Gogh pour trouver un document adapté à vos recherches mais il en  est un qui a retenu mon attention et que j'ajoute  pour conclure ce dossier ...